Le nombre d’artistes africains s’intéressant à l’art écologique croît considérablement. Ils s’engagent de plus en plus dans la sensibilisation du public par rapport à la gestion des déchets à travers des projets artistiques comme Renc’Art. De même, ils encouragent les changements de comportement en prêchant par l’exemple. En effet, ils redonnent vie à des objets usagers en proposant des tableaux ou encore des sculptures avec des objets en plastique, en tissu et en fer entre autres.
Des sculptures
L’art écologique se traduit fortement par des œuvres réalisées avec des objets récupérés. Au Burkina Faso, Issouf Diero effectue des travaux de sculpture en utilisant des pneus, des fils de fer, des bidons et autres objets usés. On retrouve également cette diversité de matériaux dans les sculptures du camerounais Joseph Francis Sumegne. Elles s’inscrivent presque dans la même approche de récupération que celles du Tunisien Mourad Zaraï. Ce dernier propose des sculptures faites avec du fil de fer, des barres de métal, des ficelles ou encore des objets en aluminium.
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Le camerounais Dieudonné Fokou sculpte également les figures de son univers artistique en exploitant des cordes en métal, du fil barbelé et autres résidus en métal. Par ailleurs, d’autres sculpteurs comme Chris Soal exploite des objets moins imposants pourtant très présents dans le quotidien. Cet artiste Sud-africain présente des installations conçues avec des capsules de bouteilles, des cure-dents et de matériaux industriels.
Des tableaux
Au-delà de la récupération, l’art écologique peut être assez symbolique. C’est le cas dans certains tableaux de l’artiste ivoirien Pehah Jacques Soro qui prônent les pratiques ancestrales bonnes pour l’environnement comme les voyages mystiques. Dans ses tableaux, il incorpore des objets culturels tels que le balai, le pagne et la kora par exemple. Ceux de Mounou Désiré Koffi sont assez explicites. Ce plasticien ivoirien passe par le tri des déchets électroniques avec lesquels il met en scène les personnages de ses toiles ou crée des portraits.
On note aussi l’usage de techniques mixtes chez le camerounais Elie Walter Ngambi. Il travaille des morceaux de sacs de jute qu’il incorpore dans ses réalisations. Ainsi, il questionne une forme d’exploitation des ressources naturelles qui ne profite pas toujours aux populations locales. De même, l’artiste burkinabè Léopold Segueda fixe des morceaux de tissu pour former des œuvres. Il magnifie ces déchets produits dans les ateliers de couture en les transformant en œuvre d’art.
En clair, l’art écologique est essentiellement engagé. Dans l’optique de le populariser davantage, Renc’Art organise des ateliers, des formations, des prestations, des échanges et la visite guidée d’une exposition. Ces activités auront lieu à l’orphelinat Cajen le 2 juin et à l’Institut français du Cameroun le 3 juin 2023.