La deuxième journée a représenté la principale attraction de la troisième édition de Renc’Art. Elle s’est déployée à l’Institut Français du Cameroun installé dans la ville de Douala. Cet espace culturel a donc grandement soutenu l’initiative artistique du promoteur de Tallart Group, Étienne Talla.
Ainsi, l’espace jeunesse de l’IFC a permis à Julie Bikim d’animer un atelier consacré au recyclage et à la customisation des bouteilles plastiques. Dans son espace d’exposition, Éric Takukam a entretenu de nombreux curieux sur son travail d’artiste. En outre, le public a échangé avec New, Alioum Moussa et Mathias Mouendo sur le thème choisi pour cette édition dans la salle de spectacle. D’autre part, il y a passé du bon temps en appréciant les prestations artistiques de Tally Mbok, de Rodrigue Tankoua, de Grâce Bedel et de Flora Houang.
Atelier de customisation et de recyclage
Avec Julie Bikim, les jeunes ont matérialisé leur talent artistique en créant des objets uniques à partir des bouteilles en plastique. Ils avaient à leur disposition un ensemble d’accessoires pour customiser ces contenants qui constituent une grande partie des déchets dans notre environnement. Ils ont appris à les embellir selon leur goût afin d’en faire des outils décoratifs voire artistiques. Autrement dit, ils ont découvert une méthode de recyclage qui leur permet de réduire la quantité de déchets qu’ils produisent.
Visite de l’exposition le Villadin
La troisième édition de Renc’Art a donné l’occasion à son public de découvrir l’exposition Le Villadin » de Éric Takukam. Ayant pour guide l’artiste en personne, il a pu apprécier la profondeur de ses travaux et cerner la quintessence de son engagement. En explorant l’espace d’exposition de l’IFC, il a également approché la vérité portée par des tableaux énigmatiques, chaleureux et particuliers. De plus, il a pu vivre l’expérience de la réalité augmentée en les observant à travers la caméra de leur appareil mobile.
D’autre part, par ses tableaux, Éric Takukam a partagé les souvenirs qu’il garde de son village. Il a donné à voir des milieux naturels propres et féériques où règnent l’amour, l’effort, le vivre-ensemble et l’union. Même s’ils semblaient figés de prime abord, ils étaient chargés de dynamisme et d’ambition comme on pouvait le voir en activant l’application Artivive. Celle-ci a permis d’admirer chaque sujet peint dans un milieu de vie parfaitement entretenu.
Débat autour du thème choisi
Pour sa troisième édition, Renc’Art a organisé une conférence sur le thème : « Les enjeux écologiques ou l’art du futur ». Il a réuni sur la scène de la salle de spectacle de l’IFC les artistes New et Alioum Moussa ainsi que le journaliste Mathias Mouende. À leur côté, se trouvait Merveline Tapi pour la modération des échanges.
Pendant sa première prise de parole, New a insisté sur la définition de l’écologie afin d’attirer l’attention des personnes présentes sur l’impact de leurs activités sur l’environnement. Selon lui, une véritable action écologique est celle qui participe à la réduction des déchets de manière durable. C’est dans cette logique que s’inscrivent les œuvres des artistes qui adoptent une démarche écologique. Elles présentent une forme d’art en quête d’un futur sain sur le plan environnemental pour les prochaines générations.
Alioum Moussa a, pour sa part, questionné la surconsommation des ressources naturelles. Il a évoqué le concept d’écosystème en parlant du besoin de liaison qui s’impose entre les différents êtres vivants sur notre planète. Après l’intervention d’un membre du public, il s’est accordé sur le fait que l’engagement éco-citoyen doit être associé aux efforts politiques pour que l’action écologique soit efficace.
En s’alignant dans la même logique que ses co-panélistes, Mathias Mouende a fait un exposé assez élaboré. D’après lui, il est impératif de multiplier les initiatives de recyclage et de transformation des déchets. De même, il est nécessaire de limiter la production et la consommation des matières nocives pour l’environnement. De fait, il a profité de ce moment pour soutenir les projets qui font dans la récupération et dans la transformation du plastique, des résidus de bois et des déchets ménagers entre autres.
Spectacles et performances
Tally Mbok a ouvert la dernière articulation de la troisième édition de Renc’Art. Avec son orchestre, il a marqué le public par une prestation aussi impressionnante que surprenante. Cette dernière était une réinterprétation de l’imaginaire de la création. Elle associait le big bang à la mort et à la vie. Sur des aires graves voire puissantes alternant la rapidité et le ralentissement ou encore l’explosion et le silence, elle a amené le public dans un cosmo où il a pu rencontrer Nyambé. Le temps de ce passage dans cette salle de spectacle, Tally Mbok s’est improvisé conteur des temps modernes.
L’émotion était à son comble après la prestation de Rodrigue Tankoua. Entre frisson, culpabilité et inquiétude, cet artiste a plongé la salle dans une atmosphère constamment changeante. Il a fait son entrée en utilisant la prétérition pour faire sentir le danger de la pollution atmosphérique. Il est donc parvenu à mettre en évidence la situation de catastrophe naturelle dans laquelle nous vivons. Les images projetées en arrière-plan ont également servi d’arguments visant à insister le public à une prise de conscience réelle de l’urgence écologique.
Deux belles voix féminines se sont ralliées à la cause défendue lors de la troisième édition de Renc’Art. Par ses différentes interprétations, Grâce Bedel a ému la salle en revisitant un classique du patriarche Ékambi Brillant. Le public l’a volontairement accompagné afin de faire résonner « Muna Muto » dans les locaux de l’IFC. Il a aussi adhéré à la bonne humeur de Flora Houang tout au long de sa prestation à la fois entraînante et attrayante.
Enfin, le public de Renc’Art a quitté l’IFC après avoir dégusté les recettes préparées par O’haira Walet Foods. Toutes les personnes présentes pour cet évènement se sont retrouvées autour d’un buffet complet. Elles ont alors eu l’opportunité d’échanger avec les artistes et surtout avec Étienne Talla pour traduire toute leur sympathie et leur soutien vis-à-vis de leurs travaux et de leurs projets. Ceci dit, plusieurs commentaires tournaient autour de la préparation de la prochaine édition de Renc’Art.