Aboudia est un peintre ivoirien né le 21 octobre 1983 à Abidjan. De son vrai nom Abdoulaye Diarrassouba, il a longtemps observé les réalisations des jeunes des quartiers populaires dans des villes comme Abobo et Yopougon. Son travail s’inspire pour ainsi dire des graffitis et des arts de la rue. De plus, il porte l’empreinte de la terreur et de la tristesse des jeunes éprouvés par la guerre et les conflits.
La technique de Aboudia
La peinture acrylique et le collage sont des techniques que Aboudia associe parfaitement dans ses œuvres. Il crée ses personnages en utilisant une bombe aérosol ou du pastel gras. À ce travail de peintre, il inclut des extraits de magazines. Les couleurs vives ou foncées qu’il emploie, y apportent de la profondeur et une énergie particulièrement saisissante.
Cette manière d’exprimer sa vision artistique est le produit des années d’études d’abord à l’école des arts appliqués de Bingerville et ensuite à l’Institut des arts d’Abidjan. En outre, elle est imprégnée des atrocités qu’il a vues et vécues pendant la deuxième guerre civile que son pays a connue en 2011. Cependant, ses travaux font écho à tous les effets de la guerre dans le monde. Ils dévoilent les tares de la société et la souffrance des peuples muselés dans son ensemble. C’est ainsi l’une des raisons pour lesquelles ils parlent aux collectionneurs internationaux, aux mécènes ou aux mordus des œuvres de l’esprit.
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La cote de Aboudia
En quelques années, la valeur des œuvres de Aboudia a considérablement augmenté. En 2022, trois de ses toiles ont été achetées pendant une vente organisée par Artcurial. Chacune de ses productions atteint aisément 30 millions de Fcfa et peuvent aller au-delà de 300 millions de Fcfa. Mais, cette popularité est un travail de longue haleine et le fruit de plusieurs rencontres ici et ailleurs. En effet, il est entre autres passé dans la galerie britannique Jak Bell, la galerie Ethan Cohen à New York et la Saatchi Gallery de Londres.
Aboudia arrive à faire ses premières grandes ventes en 2014 avec I remember when all this was trees. Cette toile est vendue presqu’à 10 millions de Fcfa. Progressivement, ses œuvres atteignent des scores remarquables. En 2022, une somme approchant les 384 millions de Fcfa est déboursée pour une toile sans titre réalisée en 2018.