On se rappelle encore dans quelle condition le plus grand saxophoniste du monde nous a quitté mardi 24 mars 2020. La pandémie coronavirus (Covid-19) venait d’emporter sur son passage le musicien camerounais Manu Dibango à l’age de 86 ans. Légende de la musique africaine, il connaissait un succès planétaire avec ses œuvres parmi lesquelles « Soul Makossa ». Avec son saxophone, il faisait groover, sur des rythmes africains, la terre toute entière. Dès l’annonce de la douloureuse perte, des hommages sortent de partout. Les acteurs des arts visuels ne sont pas en reste. Ba Cyril utilise son génie créateur pour célébrer la vie de ce grand saxophoniste qu’est Manu Dibango.
ProfBa Cyril est titulaire d’une licence en Arts Plastiques à l’École Nationale des Beaux-Arts d’Abidjan
Peinture numérique / digital painting immortalisant dans une ambiance abstraite un sujet réaliste. L’auteur de ce travail est Beugré aimé cyril artiste peintre et illustrateur. Il est connu sous le pseudonyme de BA CYRIL. Né le 01 mars 1994, à ABIBJAN, il est titulaire d’une licence en Arts Plastiques à l’École Nationale des Beaux-Arts d’Abidjan. Il côtoie le milieu artistique très tôt et en 2013, il se fait remarquer par le public en participant à une exposition collective. Son travail le propulse et plusieurs musiciens du showbiz ivoirien le sollicitent afin de réaliser des pochettes d’album.
BA Cyril artiste visuel ivoirien qui dompte le gribouillisme et le pointillisme
Ba Cyril laisse entrevoir le pointillisme sur les éléments de son travail. Ce qui rend particulière cette réalisation. Dans le travail quotidien de Cyril le pointillisme est toujours présent. Il transporte donc cette technique pour célébrer le visage de son modèle. Cyril présente une illustration avec des lignes ondulées dans un semblant de désordre. C’est à partir de ce dernier qu’il fabrique un ordre impressionnant sur le visage et les contours du torse de Manu Dibango. Ces mêmes lignes ondulaires, parfois électriques et assez ordonnées, donnent forme au saxophone de l’artiste.
Ba Cyril, auteur de cet œuvre démontre ici la puissance, la transcendance, l’impact, la portée qu’a la musique de Manu
À l’extrême gauche de la tête du sujet, sur le bout du saxophone et sur sa queue se forment des notes de musique. Ces derniers symbolisent six continents : Afrique, Europe, Asie, Antarctique, Océanie et Amérique (Nord et Sud) ce qui voudrait dire que l’artiste est un enfant du monde. Il démontre ici la puissance, la transcendance, l’impact, la portée qu’a la musique de Manu notamment le Soul MAKOSSA dans le monde. Ce personnage, aux lunettes sombres, illustré sous un fond clair-obscur mystérieux devient une légende de par ses œuvres. Le sujet en parfait équilibre est suspendu dans le décor. Les points entre le haut de la tête de Manu , la queue et la tête de son saxophone donnent vie à un triangle isocèle.
L’artiste visuel Kobe Williams rend un vibrant hommage à Manu Dibango
La symbolique derrière le triangle que forme la guitare et le corps de Manu Dibango
Cette forme est le symbole de la stabilité, de la Sécurité civile et de la trinité. Le triangle est aussi le principe de la détermination, de la pénétration, de la direction et de la pointe de flèche d’où la technique du pointillisme identifié. Ba Cyril au quotidien est un fervent adorateur de Jésus-Christ. Il a un rapport profond aux références à la trilogie. Des trois angles du triangle transparaissent la Trinité qui représente le Dieu unique en trois personnes : le Père, le Fils et le Saint-Esprit. Cette Trinité apporte un caractère éternel et divin au sujet du tableau. Les constellations stellaires s’imprègnent de l’image de Manu. Le dicton « l’artiste ne meurt jamais » prend tout son sens dans cette œuvre de Ba Cyril.