Ce 27 juin 2023, le vernissage de la fresque baptisée Dibala créé par Jean Michel Dissakè Dissakè s’est tenu à Yaoundé, à l’Institut Français du Cameroun. Cette œuvre géante, installée en quatre jours sur la façade de ce lieu emblématique de la scène culturelle camerounaise, trônera au centre de la ville au sept collines pendant près de 3 mois. Ainsi, une occasion exceptionnelle est donnée aux citoyens d’ici et d’ailleurs de vivre une expérience visuelle, esthétique et philosophique unique en se rapprochant de cette œuvre imposante.
Mots du Directeur de l’IFC
Jean Michel Dissakè est un prince héritier Sawa. Dans son approche artistique, il nourrit une conscience écologique profonde. Il travaille avec de nombreux matériaux récupérés pour créer des œuvres aussi authentiques que universelles. Ceci dit, c’est dans un engagement écologique qu’on peut situer Dibala qui est selon le Directeur de l’IFC « la plus grande œuvre en haute couture, aluminium et métal d’Afrique ». Elle lie des formes, des couleurs, des scènes et des personnages pour célébrer l’unicité, les cultures ou encore le sacré.
Mots de Joseph-Francis Sumégné
Durant le vernissage, Jean Michel Dissakè a expliqué l’étendue de son travail qui est mis en lumière dans son laboratoire Moudiki où il forme des étudiants venus d’ici et d’ailleurs tout en prônant l’expression libre dans la recherche. Ses propos ont été soutenus par Joseph-Francis Sumégné. Ce pilier de la sculpture en matériaux usés a tenu à saluer le travail de l’artiste. Il a également questionné le modèle des écoles d’art en invitant les jeunes artistes à développer leur création, de manière à dépasser les enseignements acquis, pour s’épanouir et faire valoir leur vision singulière de l’art.
Mots du Ministre de Arts et de la Culture
L’intervention de son excellence Pierre Ismael Bidoung Mkpatt a permis de vivre un moment solennel exceptionnel. C’est avec un dynamisme digne de son statut de Ministre des Arts et de la Culture qu’il a soulevé la question de l’importance de l’artiste dans la société. À cet effet, il a déclaré : « l’artiste qui fixe par son art […] les objectifs progressifs pour amener les populations à l’élever ». De plus, il a ajouté qu’il est un éveilleur de conscience qui mérite toute la reconnaissance de l’État. Le ministre n’a pas manqué de réaffirmer l’engagement de l’État à accompagner les artistes en mettant à leur disposition tous les moyens nécessaires à leur épanouissement professionnel.
Mots de Maître Kenfack
Après les mots du ministre, Jean Michel Dissakè a laissé le micro à son mentor, Maître Kenfack. Dans un discours empreint de philosophie et de poésie, il a fait part des raisons et des motivations qui l’ont convaincu de suivre ce plasticien dans ses travaux. Dans la même lancée, il a félicité l’ardeur dans son investissement artistique et insisté sur la valeur particulièrement spirituelle de la plupart de ses créations. En relevant l’aspect énigmatique de celles-ci, il a signifié à l’attention du public que « l’œuvre d’art repose sur autre chose que sa matérialité ». Suivant ses dires, il a encouragé l’artiste dans le travail de formateur qu’il mène dans le laboratoire Moudiki.
Tous les invités n’ont pas caché leur émerveillement en contemplant la fresque illuminée sur la façade de l’IFC. Après avoir dégusté le buffet offert par cet établissement, ils se sont rendus hâtivement à l’extérieur où est majestueusement hissé l’œuvre de Jean Michel Dissakè. De fait, depuis le 27 juin, et ceci jusqu’au 30 septembre 2023, il peut l’admirer en parcourant l’avenue Kennedy à Yaoundé.