Nécrologie : Portrait de Koko Komegne, un artiste au delà de l’art
Ce Mardi 28 octobre 2025, Koko Komegne Gaston n’est plus. Il a rangé son pinceau pour toujours. Etienne TALLA blogueur spécialisé arts visuels, vous propose ce portrait de Koko Komegne.
Lorsqu’on parle de l’art plastique au/du Cameroun, KOKO KOMEGNE est l’un des noms évoqué par toutes les bouches. Il est connu comme l’homme de la rupture et père de l’art contemporain au cameroun. ” L’ART NOIR ” est le nom qu’il attribue à sa propre identité artistique. Pour lui, L’ART NOIR, défie la symétrie avec le parallélisme asymétrique. L’unité dans la démesure est la base de l’ART NOIR. Ce dernier schématise, stylise et résume.
Il puisse son inspiration dans la tradition africaine mais aussi dans son village natal Batoufam ( Ouest Cameroun ) où il est né le 02 octobre 1950. Pour Gaston Komegne ( son vrai nom ) parlant de L’ART NOIR affirme qu’ « Il ne s’agissait pas de faire de l’art comme les Blancs, mais de réaliser quelque chose d’autre, quelque chose qui n’est pas forcément ressemblant, qui n’est pas tellement beau, mais qui invite à la méditation. »
Koko Komégné fait des allers-retours entre la peinture et la sculpteur. Son travail est un mélange impliquant tous les styles à l’instar du cubisme, surréalisme, tachisme, toujours sur des fonds d’africanité. Les œuvres de KOKO KOMEGNE donnent une allure de mouvement et sont en mouvement. On dirait qu’ils dansent, chantent, courent, parlent,… « Il arrive à créer une rupture avec la représentation figurative. Son écriture navigue entre une semi-abstraction et un expressionnisme assez marqué, incluant des éléments décoratifs (frises, masques stylisés..) extraits de l’esthétique rituelle africaine. » Déclare l’espace doual’art avec qui il travaille depuis 1992 à travers le projet Art Venture, atelier de création plastique assistée par ordinateur.
En 75 ans ans de vie sur terre et 59 ans de carrière, pratique artistique, KOKO KOMEGNE a réussi à inspirer plusieurs générations d’artistes. Dans la majorité d’artistes du continent, il y’a un peu du KOKO. Ses milliers d’oeuvres font le tour du monde, dans les galeries, les espaces privés et chez les collectionneurs. KOKO est un philanthrope de l’art. Pour lui, la pratique artistique n’a pas pour mission ou vocation à rendre l’homme riche mais à rendre l’artiste Homme.
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Koko Komegne Gaston c’est aussi plusieurs grandes œuvres de part leurs puissances mais ausi leurs tailles imposantes. Depuis 2007, son monument ” Njé Mo Yé ” , ( qui signifie en duala C’est quoi ça ? ) situé au dernier poteau, New Bell, marque son temps et ne laisse pas indifférent ceux qui passent par là. Cette sculpture en tubes de fer de 12 centimètres i représente et magnifie le couple. Une œuvre inaugurée et commanditée par doual’art lors du Salon Urbain de Douala SUD 2007.
Sa sculpture KONGNE depuis 2016, meuble une des façades du musée BAHAM BIRD chez Monsieur Clément kamguia son commanditaire. KONGNI en langue BAMILEKE veut dire amour.
NANGA DEF est la dernière œuvre que Koko Komegne a installé à LA FONDATION MAM A SOUZA en 2024. Un monument qui voudrait dire en wolof ( langue du Sénégal ) , “comment allez-vous ?” ou “comment ça va ?”. Ce dernier travail, explore les symboles africains à travers une vision contemporaine. koko choisit ce nom en wolof pour rendre hommage à son grand amie Mareme Malong avec qui il travaille depuis des années et qui accueille d’ailleurs le monument dans sa fondation…
