La rédaction de Tallartistik vous convie à la rencontre de Jourdan Tchoffo à l’occasion de l’exposition de ces œuvres au In and of Art Center. Elle se déroule depuis le 22 mai 2021 et ira jusqu’au 13 août 2021. Jourdan Tchoffo dévoile un univers photographique empreint d’élégance à l’africaine, de sociabilité et de communion. Il imagine et dessine des figures et des scènes proches des photographies familiales d’époque. À la différence de ces dernières en noir et blanc, ses images sont colorées et dynamiques. Ce peintre dont la famille est la source d’inspiration représente des personnages communs, identifiables et attachants.
Vous vous appelez TCHOFFO KUETE Jourdan, vous êtes un artiste camerounais. Mais est-ce qu’on peut avoir plus d’informations sur votre identité, votre formation et votre parcours artistique ?
Je suis né en 1994 à Bafoussam. Je suis titulaire d’une licence en arts plastiques que j’ai obtenu à l’Institut des Beaux-Arts de Foumban. Cependant après l’obtention de mon Baccalauréat D au Lycée d’Akwa-Nord de Douala, je n’ai pas directement suivi le chemin de l’art. J’ai, en fait, passé deux années à l’Université de Douala où j’ai étudié la biochimie. C’est au bout de ces années que j’ai décidé de donner une chance à la passion artistique qui m’anime. C’est ainsi qu’en 2015 je réussis le concours d’entrée à l’Institut des Beaux-Arts de Foumban.
C’est dans les ateliers de maître Hako Hankson que je fais mes premiers pas dans le monde professionnel de l’art. Le 17 octobre 2020 j’ai donc pu participer à une exposition collective chez cet artiste. J’ai également effectué une résidence au In and Off Center qui s’est couronnée par une exposition individuelle dont le vernissage a eu lieu le 22 Mai 2021.
Vous êtes un artiste plasticien au style bien affirmé. Comment est née votre vocation artistique ?
Mon amour pour les arts débute depuis l’école primaire, par la lecture des bandes dessinées, dont je faisais des croquis après chaque lecture. L’adhésion aux clubs de dessin au secondaire m’a aidé à mûrir ma passion pour les arts.
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Dans mes œuvres actuelles la voix que je suis est inspirée des photographies noires et blancs des anciens photographes Africains à l’instar de Seydou Keïta, Malick Sidibé, Jean Dépara, Philippe koudjina et James Barnor entre autre. Ces derniers ont immortalisé par leurs clichés le quotidien, les relations interhumaines et interculturelles.
Depuis le 22 mai 2021, vos œuvres sont exposées au In and off Art center. À quoi doit-on s’attendre lors de cette exposition ?
L’exposition est constituée de 9 œuvres parmi lesquelles 4 toiles de 180* 160 cm et 3 petits formats de 100*100 cm un de 100*75 cm et un plus petit 60*40 cm.
Mon travail artistique se définit comme une vision des clichés d’hier avec un regard d’aujourd’hui dans un monde devenu coloré, mais aussi pourvu de déviances, de mépris et de la désacralisation de la famille.
Dans cette exposition, le public peut s’attendre à une plongée dans un monde animé où est mis en avant la vie en famille, l’éducation parentale et les relations interhumaines.
Comment s’est déroulé la préparation de l’exposition ?
Nous étions trois à monter l’exposition : mon maître Hankson, mon camarade Kenfack Marios et moi. Il y a également eu la participation de Dielh Nzeuseu pour l’affichage. Grâce Dorothée a été d’une grande aide pour la prise des images avant et pendant le vernissage. J’ai eu beaucoup de chance et d’honneur à tout mettre en œuvre avec des personnes qui comprennent les enjeux de l’art pour la société.
Nous étions assez bien organisés pour que tout se fasse avec du sérieux. Il y’a surtout eu beaucoup de moments d’échange entre nous. Nous avons partagé nos idées à chaque niveau de la préparation.
Y’a-t-il des thèmes ou des messages particuliers que vous exprimez à travers vos tableaux ? Si oui lesquels et pourquoi ?
Dans mon travail je prône l’importance d’une bonne vie de famille sur le développement d’un individu depuis le bas âge jusqu’à l’âge adulte. Car c’est au sein de la famille que chaque individu prend les bases pour son devenir dans la société.
Les familles sont de plus en plus divisées à cause des conflits souvent évitables. J’espère à travers mes œuvres rappeler à chacun la force que procure une vie de famille harmonieuse. Chez ceux et celles qui se sont éloignés de leur famille, je souhaite que mes tableaux leur rappellent des souvenirs agréables ou fait naître l’envi de retourner auprès de la famille.
Qu’est-ce que vous diriez à une personne qui hésiterait à venir à l’exposition ?
À une personne qui hésiterait à passer regarder l’exposition je lui dirai de ne pas trainer le pas car il y a beaucoup à partager. Et c’est le début d’une longue aventure dont-elle devrait être au parfum des prémisses.